LES HOMMES

 

 

ABDELAWAHAB M'hamed

 

AHMED BEZAOUCH

 

Belkacem Ould Moussa

 

BENSEMAINE Boumédiene

FELLOUH Meskine

Hamida ould Moulay Chérif

SATAL DJILLALI

 

Benaissa BERBER

BENZAZA Habib

L'IMAM PATRIOTE : CHEIKH DJELLOUL NACER

KHALTI SABRIA

HATTAB Tahar

 

 

ABDELAWAHAB M'hamed

 

Né le 5 juin 1920 à Mostaganem dans une famille modeste et un milieu religieux. Son père est une personnalité juste et M’hamed apprend le coran sous la direction de son père au sein d'une école coranique

Il adhère au PPA parmi les précurseurs : Ould Aissa Belkacem, Bekhlouf Abdelakedr (Moulay Chérif), Benbernou Maamar. Il se déclare leur élève.

·         Membre de l'Union Littéraire de Mostaganem (association des lettrés de la ville)

·         En 1940, il effectue son service militaire. En 1943, c'est une histoire avérée, M'hamed lors d'une permission, vient haranguer la foule à Souika. Il est en tenue militaire et c'est à l'occasion de la distribution de farine de seigle aux Algériens. Il s'adresse aux habitués de cafés de la place et les provoque : " on vous donne cette farine parce que, vous le peuple, on vous considère comme des bêtes". La foule se met en marche derrière lui en tenue, la manifestation arrive jusqu'au centre de la ville, puis est dispersée.

·         Surnommé "lioua", il porte souvent des couleurs nationales en guise d'habits (chemise verte et rouge et cravate rouge, par exemple)

·         En 1951, il condamné à trois ans de prison

·         En 1954, il est parmi les militants fichés et arrêtés le lendemain du 1er novembre avec Djelloul Nacer, Bezahaf et les autres.

·         Ensuite il est clandestin en France au nom du FLN

·         Missionnaire du GPRA en Egypte puis au Soudan

·         En 1962, il rentre et ne cesse pas son militantisme, il est député, puis mouhafad à Mostaganem, puis à Tiaret surnommé "Si Tahar"

 

 

 

AHMED BEZAOUCH

Dit Si Ahmed

Né en 1920 à Sayada, de Abdelkader et Boudinar Zaza

Dés 1945 nationaliste avec Kadi Becheikh (ainé des frères Bencheikh)

 

Les réunions se succèdent chaque nuit chez un des frères, on remarque le nombre impressionnant des bicyclettes des Hachems qui sont nombreux. Il y a Mokhtar Belaskar, Abdelkader Benkedadra, Tria Abdelmalek,…)

En 1ç(' Tria est capturé le réseau risque gros, Bezaouch passe à la clandestinitén seulement pendant 15 jours, il est grillé, il prend le maquis de 1957 à 1962 accompagné du boiteux Bachir el Hachemi il intègre l'ALN

Capturé une première fois, ligoté avec une lourde radio sur le dos, il fuit à l'occasion d'un accrochage. Les mains liés, il roule dans les ravins et affronte les accidents du relief, une fois rallié à ses camarades, ces derniers lui reprochent d'avoir cassé la radio

Une deuxième fois il est capturé à Inkermann (oued Rhiou) malade de grippe et dans un sal état, il sera jugé et emprisonné jusqu'à l'indépendance

Ammi Ahmed discret et respectable décédera le 11 novembre 1977 dans un accident de la route à côté de Bethioua

Mama épouse Chaabane (prés du commisariat de Tigditt)

 

Belkacem Ould Moussa

 

Belkacem Ould Moussa, Les Chemins de l'indépendance, Sindbad, Paris 1980

 

Personnage Abdelkader fils de coiffeur dans le quartier européen de la ville découvre deux communautés ou deux mondes.

Le lycéen finit par s'engager et rejoint le maquis;

L'auteur, Belkacem est effectivement fils d'un coiffeur, à côté du café Begherbi, derrière Bata. Il est né en 1941 à Mostaganem, fils aîné d'une famille de six enfants, lycéen, il rejoint la maquis à 18 ans. Blessé, emprisonné, il est libéré dans la foulée des pourparlers de Melun.

 

(Le 25 juin 1960, les premiers pourparlers entre le F.L.N. et le gouvernement français s'ouvrent à Melun. Ce sera un échec)

 

Le roman commence par un attentat à la grenade fait par Said, le samedi 16 juillet 1960 à 21h dans un bar restaurant repaire des inspecteurs de police et l'auteur jettera sa bombe dans un bar non loin de là à21h et 14 secondes, juste après avoir entendu la première.. la peur et les angoisses qui précède l'acte à la page 59, un fellah raconte dans le salon de coiffure paternel, l'assassinat de ses enfants. La nuit on écoutait, cafeutrés "La Voix de l'Algérie libre". Lycéen, il raconte son geste : à la page 29 : Said a fait ce qu'il fallait, j'ai entendu "je ralentis et d'un geste ample je jette la grenade…sprint affolé…vire dans la 1ère rue à gauche .. je n'ai pas fait 10 m que l'explosion secoue l'air…vitres cassé.. cris stridents…au moment d'atteindre le trottoir opposé à hauteur du Prisunic, un scooter fonce sur moi, je l'évite, il freine plus bas à hauteur de la Maison du Colon, je fuis dans le jardin public, jette son blouson dans le bassin pour que les chiens ne puissent retrouver à l'odeur..;

Passe la nuit chez Kaddour à Arsa.

 

Quelques jours plus tard c'est le 14 juillet, on parle du prefet Virenque, du Général Cantarel, du défilé.

Said, Belkacem et Abdellah sont dirigés par Si Lahcène

Said, Abdellah et l'auteur assis virent El Menkoub venir à eux, il avait le bleuet de France au revers de la veste, on le taquine pour cela mais il dit avoir mis 20 fr chakor dans la tire lire, on en rigole.

C'est El Menkoub qui va se charger de les faire rejoindre le maqui, il répète tout le temps El Medra, el medra et ne les laisse même pas se reposer, Ya Allah Mëchi, mêchi, ils passe par un si El Ghal , Abdelkadre devient Abdelhakim et aboutissent aux Hachem Fouag

El Kabran, Mohamed Béni Saf, merkez khedim,

Emprisonné, il est torturé à la gégène

Ouda Orléanville torture,

Transféré endroit inconnu qu'il reconnaît par un trou, moulin Cohen Scali, il est dans un DOP

Torture, finalement en juillet 1961

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Benaîssa BERBER

 

Un cem ( celui de la Marine)porte son nom.

Né le 30 juillet 1903 à Mostaganem

Son père Bouziane, famille modeste de Tigditt

Il est le 2ème de trois frères et une sœur

Mais sa mère dcd dans sa première enfance et son père alors qu'il avait 10 ans

D'abord Ecole coranique (langue arabe, religion)

Puis école Jean Maire, y obtient le CEP

Il est bilingue

Il est alors encadré par Benkara Mostefa

Enclin à la politique et à la religion

Ensuite entre dans le monde du travail :

Moulins Cohen Scali, usine Jobert, Serra bus (où il est pompiste de carburant)

En 1962, il est employé aux Eaux (au sein de l'APC)

D'un caractère calme, réservé, pondéré, généreux, il aime les orphelins et les pauvres

En 1914, Emir Khaled visite Mostaganem, il prend une calècjhe du centre de la ville pour Tigditt. A Souiqa, il remarque les groupes disséminés, il les rassemble et leur conte l'histoire des branches qu'on ne peut casser si elles sont ensembles. Berber est là et s'interesse à l'union prônée par ce visiteur.

Dans les années 20, il est membre très actif de l'ENA avec Ould Aissa et Moulay Cherif

Il fonde l'Union Littéraire Musulmane de Mostaganem

Membre influent du PPA

Membre fondateur des Ecoles Libres (dont la plus importante est celle de Matemore)

Après le 8 mai 1945, il sera arrêté (avec 201 personnes) et aura 9 mois de prison puis ce sera l'amnistie

Ensuite le MTLD (il est alors le trésorier des écoles libres)

Participe à la construction de la mosquée de fillage nmel ((appelée alors Edahdib) avec notamment Zerrouki Cheikh Ben Eddine, Djelloul Nacer et d'autres

En 1953, il vend leur maison de Tigditt et achète une à Kharrouba, il s'exile pour mieux activer, ce sera un centre politique, un atelier de réparation des armes, un trait d'union entre le FLN et l'ALN

Il souvent fait prisonnier entre 1955 et 1958 à Mostaganem, Oran te El Asnam

En 1959, après avoir convoyé à bicyclette et poser la bombe à la pâtisserie "Sauvage" dans les arcades, il est jugé par le tribunal militaire et en prend pour 10 ans

Cela le mènera en 1962

Il est dcd le 23 octobre 1967

 

Emission faite par Benyagoub et Benchehida, juillet 2007

 

BENSEMAINE Boumédiene

 

Né le 31 juillet 1915 à Mostaganem, fils de Hachemi, il est orphelin à 8 ans.

Elève brillant, il suit sa scolarité à l'école, puis au lycée René Basset où il obtient son baccalauréat. Il poursuit ses études en université en France (Marseille et Paris) où il obtient son diplôme de docteur en médecine.

Il adhère au PPA en France, il est un proche de Hadj Messali

Médecin il est remarqué par l'administration française et est accusé d'atteinte à la sûreté à la suite de distribution de tracts. Jugé, il est en prison le 24 août 1946 en France

Libéré en 1947, il retourne en Algérie à Mostaganem

Le PPA lui trouve un cabinet pour exercer

Il soigne gratuitement les pauvres, visite les quartiers populaires, les écoles (en particulier celle de Matemore –des watanyines. Il va dans les villages pour procéder à des vaccinations.il a une popularité immense.

Aux élections de 1947/48, il participe

Très surveillé, il est obligé de quitter Mostaganem pour Oran où il est du 1e novembre 1954.

Avec le Dr Benzerdjeb, il fonde une clinique chirurgicale appelée Dar Echiffa. Dans cet établissement des moudjahidines sont cachés, soignés et subissent des opérations chirurgicales (Zerrouki s'y cachera)

En 1951, la pénicilline est introduite en Algérie, le Dr Bensemaine soignera avec les pauvres

De 1956 à 1962, il est au Maroc, il fonde et organise la santé du FLN, l'accueil des grands blessés

Il membre fondateur du Croissant Rouge Algérien dont il est le Secrétaire Général de 58 à 62

En 1962, il est médecin, il organise l'évacuation vers l'étranger (Yougoslavie) des grands blessés (dont Benyahia Belkacem

Il a également une activité politique de 1960 à 62, il remplit des missions diplomatiques pour le GPRA

Il décède à Oran où il s'est retiré après l'indépendance, le 25 avril 1974

 

BENZAZA Habib

Né en janvier 1937

Ainé de trois frères et trois sieurs, famille modeste

Ecole Jean Maire, puis Bab Medjahers (formation professionnelle : forge, tour, électricité)

Apprend à taper dactylo, devient pour les pauvres, écrivain public

Fait des cours par correspondance de français

Rêve d'une imprimerie, a compris son o*importance dans l'information

Collectionne les anciens livres

Apprend le secourisme

Met ses talents au service de la société

Mai 1952 aux SMA où il connaît Bouazza Abdelkader

Sait raconter les anecdotes et fait du théâtre : "Leilat el kadr", "le coiffeur", "le restaurant"

En 1957, 20 ans, il adhère au FLN avec seulement pour bagage sa machine à écrire. Il a été choisi pour être secrétaire et a été accepté sans faire de coup de main

Il reste 6 mois dans l'ALN où il est secrétaire de la nahiya 3 de Ain Tedeles

A la bataille de Amarna, il participe à cette bataille où la France utilise un bombardement massif, il meurt en 1957 à 20 ans.

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L'IMAM PATRIOTE : CHEIKH DJELLOUL NACER

 

[Nous tenons à remercier son fils Djelloul Mohamed et l'imam Benyagoub pour leur précieuse aide et leur disponibilité souriante]

 

Nacer Ould Abdelkader est un fils des Hachems, une des plus ancienne tribu du voisinage immédiat de ce qui deviendra Mostaganem. Né le 10 octobre 1911 à Hachem Fouaga[1], il appartient à la branche des Ouled Sid Nacer et sera inscrit, ainsi que son unique frère Tayeb et ses deux soeurs sur l'état civil de l'actuelle Sayada.

Elevé à Hachem Fouaga, une contrée rugueuse, parsemé de garrigues et de doum, il sera comme il sied à un hachemi un homme entier aux principes tranchés et aux engagements sans demi-mesure.

Dés l'âge de 5 ans il est placé dans l'école coranique du douar où le Cheikh Si Habib le prend en sympathie et veille sur son éducation. L'élève s'avère d'une capacité remarquable et vers 10 ans, après une selka et demi[2], il possède par cœur le Coran.

Vers 11 ans il fait le tour des écoles traditionnelles environnantes en internat traditionnel. Ce passage obligé permet de se forger une personnalité et d'affronter les difficiles conditions de survie dans l'ascèse et le dénuement loin du giron des siens.

Vers 15 ans il fréquente la mosquée Moul Nakhla[3] à Tigditt[4]. Sous la direction du Cheikh Belouazaâ il améliore ses savoir linguistique et y apprend les sciences religieuses comme le fiqh, la sunna et la jurisprudence. Il continuera sa quête du savoir dirigé par Cheikh Bachir Badaoui de Sidi Belabès.

Il va rester longtemps dans cette mosquée où en plus de ses activités d'étudiant, il es commence à donner des dourousses. Toute sa vie, il sera bénévole, car il n'agit qu'en fonction de ses convictions et de ses principes.

Ses paroles tout en s'inscrivant dans le domaine de la foi sont empreintes d'un élan nationaliste qui ne va jamais lui faire défaut par la suite. A partir de 1930, il devient Ouaâid et Morchid, Moul Nakhla devient peu à peu le lieu de convergence de toutes les volontés de retrouver la liberté, de combattre le colonialisme et de réhabiliter la personnalité algérienne. La petite mosquée de qadouss el meddah va être fréquentée par Moulay Chérif, Lahouel Mohamed ould Si Laredj, Mostéfa Cheikh et le plus flamboyant d'entre tous, Ould Aïssa Belkacem. Ces nationalistes de la première heure avaient un parti, le Parti du Peuple Algérien, et un siège non loin de la mosquée de Ouled Sidi Kaddour à Souiqa. Opposé en diagonale au siège de l'UDMA, mitoyen à Hamam el Foutayate. L'activité de diffusion des idées nationalistes se fera inlassablement entre Moul Nakhla et Souiqa. Beaucoup de mostaganémois sont informés, sont convaincus et sont recrutés. Bientôt en 1936, Si Nacer sera membre fondateur d'une première école à Tigditt. Face aux chicanes administratives, elle disparaîtra rapidement. Le Cheikh comprend la nécessité d'une meilleure organisation, d'une structure, il adhère au PPA en 1938, une année après sa création. Désormais ses convictions vont s'inscrire dans une trajectoire historique. En 1944 est ouvert une école à Matmore[5]. Elle bénéficie de l'expérience malheureuse de la première et survivra. Cheikh Nacer sera parmi les premiers enseignants. Il fera alors équipe avec d'autres militants PPA comme Cheikh El Kharachi de Sétif. Ils seront rejoint par d'autres militants PPA comme Cheikh Mahfoudi de Blida puis par Cheikh Si Ahmed Benzakhroufa qui, lui, n'est pas militant au PPA.

A la suite du 8 mai 1945, l'autorité coloniale est aux abois. Elle rafle tous les suspects. On découvre avec stupeur que Mostaganem en compte officiellement deux cents un[6]. Ils sont arrêtés. Si Nacer fait partie de ceux qu'on envoie à la prison militaire d'Oran. Il ne sera libéré que 9 mois plus tard grâce à une amnistie générale. Il reprend ses activités enseignante à Matemore.

En 1949, après avoir accepté le Cheikh Belketroussi quelques temps à Maghnia afin d'y incarner la parole nationaliste, le PPA désigne Si Nacer. Officiellement il tient une école méderssa, en fait il est chargé de dynamiser l'élan nationaliste et le PPA de cette région. Il habitera la maison de Benbella pendant trois ans puis sera hébergé avec sa famille chez Mohamed Belkebir[7]. Finalement l'autorité militaire le somme de partir sous huitaine et en 1951 il retrouve Mostaganem. L'activité enseignante lui étant interdite car il y l'anime systématiquement de la flamme nationaliste, il est acculé à devenir commerçant pour subvenir aux besoins de sa famille.

De passage à Mostaganem, l'homme de théâtre Egyptien Youcef Wahbi est alors reçu publiquement au Ciné Lux de Tigditt, on charge le Cheikh de lui souhaiter la bienvenue. Le grand artiste et ami de la Cause Algérienne dira :"je croyais le peuple Algérien francophone, je découvre qu'il est familier de l'âme de la langue arabe".

Cheikh Djelloul Nacer reste fidèle à ses convictions, il fréquente les militants du PPA[8], ainsi appartenant à deux mondes, le spirituel et le temporel, il avait une vision plus complète pour entretenir sa passion nationaliste.

A l'aube du 1er Novembre, un lundi, il fait partie de ceux qu'on arrête d'urgence. Pour le colonialisme, ils sont les chefs. Embarqués avec Slimane Berber, Bezahaf et d'autres mostagnémois, ils sont peu après libérés. Mais ce n'est que partie remise, en 1955, c'est la prison de Saint Leu (Bethioua) où meurt son compagnon de cellule, le leader Ould Aissa Belkacem.. Il est transféré à la prison de Bossuet (actuel Dhaya). Il y restera jusqu'en 1959. Sitôt libéré, sitôt repris, il est emprisonné en 1960 à la prison d'Ain Tedeles, puis dans celle d'Arcole où très malade, ses geôliers se font un plaisir de lui annoncer le martyr de son fils Tahar surnommé Habib. Il ne connaîtra la liberté qu'en avril 1962.

Bien campé dans ses principes, il évite les honneurs mais acceptera toujours de servir. Il sera Président du Tribunal de Mostaganem, déserté et sans cadre pour le faire fonctionner. Il aura alors à ses côtés Cheikh Belmekki[9]. Il siègera au Bureau Politique de la Wilaya puis abandonne tout pour être imam à la mosquée Tahdib de la route du port. Par la suite, il acceptera d'être Inspecteur des Habous à Mostaganem en 1973 puis à Tlemcen jusqu'en 1976. Finalement il reprendra sa fonction d'imam et enseignera dans la mosquée de Rainsinville.

Depuis l'épopée de Moul Nakhla, il est resté ami des Scouts[10] car le même idéal les habitait. Cette amitié restera vivace jusqu'à la fin de sa vie. On le surprenait à chanter avec les scouts les airs nationalistes qui étaient les leurs. Le 17 octobre 1991, le Bureau National des Anciens Scouts se déplace d'Alger pour le décorer de l'Ordre National Scout. Encore une fois, on s'étonne de compter à Mostaganem cinq lauréats de cette haute distinction[11].

Après une vie passionnée et au service de la Nation, il mourut le 8 octobre 1992. il fut humblement enterré dans son douar natal. Une foule venue de toute l'Algérie lui témoigna un respect immense et un recueillement pathétique. L'hommage fut souligné par une exceptionnelle oraison funèbre de Cheikh Benyagoub. Un CEM porte son nom afin que nul n'oublie les sacrifices que consentirent nos aînés au nom de la liberté.

 

FELLOUH Meskine

 

Plein de bonhomie, d'une présence d'esprit remarquable, intelligent quoique ne sachant ni lire ni écrire,

Il tenait un petit restaurant rue Merzoug Salah en face du "Café Riche" qui surplombait la fontaine "Qadous el meddah". Là se cachaient les nationalistes recherches de Tizi Ouzou et d'ailleurs.

 

A tenté en début de 1945, en compagnie de Seghuier Tahar et de son frère Belmehel, une incursion dans la ferme du docteur Lamarque à Sayada, où se trouvaient les armes, mais l'opération fut un échec. Ils tombèrent sur la ronde d'un gardien qui tira sur eux plusieurs salves. L'une d'elles frappa en pleine poitrine Meskine, lequel fut ramené chez lui par ses camarades, sur leurs dos, dans un piteux état.

 

Fellouh fut arrêté à la suite des manifestations du 1 et 8 mai 1945, sans que les autorités se rendent compte de sa blessure. Il continuait d'être soigné dans sa cellule par son camarade Benzahaf Abdelkader dit Benkrakèche avec les moyens de bord. Les plombs sont extirpés un à un; il échappa à la gangrène par miracle.

Participa à l'attaque de la poste d'Oran en compagnie de Khiedr, Benbella, Benzerga avec l la complicité de Bakhti Nemmiche, employé dans cette poste.

On dit que l'argent pris à la poste fut caché dans la maison de Benaissa Berber de Kharrouba

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Hamida ould Moulay Chérif

 

Bekhlouf Mohamed dit Hamida ould Moulay Chérif est un militant de la première heure de la Cause Nationale. Fils de militant et beau fils de militant puis il a été marié alors qu'il était en prison avec la fille du grand nationaliste oranais Souiyah Houari, il est né, a vécu et continue à être un homme de conviction et de principes.

Rencontré le jeudi 11 mai 2006 de 12 h à 16h, il m'a raconté de nombreuses anecdotes qui ont fait le quotidien des héros de la guerre de libération.

Bekhlouf Mohamed est né un 7 novembre 1927 à Mostaganem, du côté de Lala Khadouma à Tigditt, il a fréquenté le l'école maternelle de la place de l'hôpital avec Belkacem Belhouari et Hocine Hamadou, avant d'aller à l'école des Medjahers qui était dirigée par le directeur Florence. Un homme de justice et qui ne nous méprisait pas souligne Hamida. Il avait alors pour compagnon Benhenda et Bendenia.

Ould Moulay Chérif se rappelle encore de ce poème que leur appris Monsieur Florence :

 

"Bannissons de nos coeurs le panache et la gloire

En faisant de nous tous de bons frères une raison faite

Restons sourds à ce cri de haine

Qui fait périr l'humanité

Et des préjugés, brisons les chaînes

Qui entravent la liberté"

 

En 1936, son père reçoit chez lui un mythe de la lutte Algérienne, Hadj Messali, avec sa renommée internationale, sa stature et son aura, laisse des traces à jamais indélébiles dans le regard de l'enfant, dans l'esprit de l'adolescent et dans les convictions de l'adulte.

 

En 1940, il fut l'élève de Cheikh Hacène au sein de la zaouia Allaouia avec Touati Bouhella et Hamid Oudenni.

 

Peu doué et peu motivé par les études, il fut bientôt électricien avec son père, un artisan qui lui-même a été licencié de la société Lebon où il travaillait dans la foulée des lois pétainistes de Vichy. Il fut victime du même traitement que les juifs.

Parallèlement, il adhéra aux scouts musulmans où l'ordinaire était fait d'apprentissage de chants un peu particuliers. En effet, ces chants étaient des hymnes nationaux ou nationalistes que les enfants chantonnaient avec une ferveur innocente ou un entrain juvénile à longueur de journée. Cependant et peu, avec les explications inlassablement répétées de Senouci Hachelaf, les mots s'imprimaient dans les esprits qui se familiarisaient avec l'idée de liberté, de nationalisme. Hamida souligne combien cette technique pédagogique avait fait de l'effet et avait eut l'impact souhaité sur sa génération.

 

"Isse alou ettarikh âana

Kifeh kountou oua

Kifeh kouna

Hel dhalamna ine hakamna "

 

Les jeunes scouts répétaient les mots qui étourdissaient et les phrases qui appelaient à la liberté en présence des colonialistes. Ceux-ci ne comprenant pas toujours la portée de ce qu'il prenait pour des comptines d'enfants, les louveteaux s'enhardissaient, devenaient fiers d'être Algériens et persistaient dans des principes et des convictions qui feront d'eux des soldats plus tard.

 

Ils devenaient des nationalistes de la manière la plus naturelle et s'engageaient irréversiblement dans la mouvance des épris de la liberté.

A 20 ans, il est arrêté par le sous préfet de Mostaganem. Surpris Hamida dit au préfet :Mais je n'ai rien fait", le préfet répond "tu n'as rien fait mais tu vas faire, tu seras en prfison parce sinon tu seras le premier pendu dans cette ville". Exilé à Bossuet, il suscite l'admiration du Cheikh Larbi Tebessi qui le fait asseoir à côté de lui lors de ses dourous quotidiens. Il y rencontre de grandes figures du nationalisme comme Nemchaoui, beau frère de Messali, Mezghena l'homme de confiance de Messali, Bagtach et d'autres.

Il devient le familier des mostaganémois épris de watanya et fréquente Maamar Benbernou, Hadj Mohamed Belahouel, Ould Si Laredj, Ould Aissa Belkacem sans oublier son propre père et le Cheikh Adda de la zaouia Allaouia.

Un des premiers du PPA à Mostaganem avec Cheikh Ladjel et Cheikh Nacer, sa trajectoire continue sans hésitations ni doute. Pétrie dans une atmosphère familiale nationaliste, il est partout à exhorter, à convaincre, à organiser. Celui qui connu le grand Messali, celui a été le préféré de Cheikh Larbi Tebessi, celui qui la bénédiction de Cheikh Adda Bentounès est l'incarnation d'une formation morale et politique indestructible.

En 1947, le commissaire de la DST arrête Bekhlouf, jeune encore mais tellement ancien dans la lutte : "Mais je ne suis pas un activiste, dit Hamida. Le Français réplique, je te cherche toi et avec toi je prendrais el âadham (l'os)", l'allusion est claire et le jeu de mots en arabe du policier confirme le rôle du jeune homme.

Tout le groupe de l'Organisation Secrète est amnistié à cause des suites de la première guerre mondiale, il comprend des hommes de tout l'ouest algérien. Le responsable de prison les fit venir et leur dit : "les préfets d'Oran, de Tlemcen et de Orléanville ne veulent pas de vous, cherchez à Mostaganem quelqu'un pour vous accepter et débérrassez moi le plancher, sinon, vous resterez ici à m'emmerder !." Ould Moulay Chérif leur propose chez lui pour tous, chez son père, un nationaliste qu'ils connaissent. Le directeur de la prison en convoquant chacun d'eux pour les modalités apprend que tous ont désormais la même adresse : rue 27 n 337 à Tigditt. Treize vont venir à Mostaganem et ils seront pris en charge sans problème par les militants de la ville qui s'organisent pour les accueillir.

Parmi eux Zabana et Benalla d'Oran, Mankour, Belhadji, Hadjoudj, Bouassassa Brahim (allaoui), Mesli de Tlemcen, etc.

En 1948, à la veille du premier vote auquel veulent participer les nationalistes, les avis de s'engager dans cette légalité sont partagés. Arrivent à Mostaganem Lamine Debaghine, Demagh el Atrous, ils sont accompagnés de Ould Aissa Belkacem et visitent Cheikh Adda Bentounès. Celui approuve la démarche de l'implication dans un vote mais souligne de manière prémonitoire : "La France est entrée avec violence (bel baroud) et ne sortira que par la violence (bel baroud)"

 

Benalla est le patron des nationalistes de tout l'ouest, il considère le jeune Bekhlouf Mohamed comme un rouage sûr et lui donne le nom de la clandestinité. Il sera pour l'organisation Hafid jusqu'en 1956 où le Cheikh Beneddine lui donne le nom d'Abdou qu'il conservera dans le maquis et jusqu'à l'indépendance.

Ils quatre à se terrer dans la zaouia avant leur départ au maquis, Belkacem Benyahia dit Jacques, Kadi Bechikh, Mezadja Lakhdar et Hamida dit Abdou. Le moment venu, Cheikh Mehdi les accompagne jusqu'au "ced" (roseau des jardins de Tigditt) et veut partir avec eux. Il insiste et le groupe n'ose pas le contredire quoiqu'ils soient contre. Finalement l'ordre vient de haut, l'organisation a besoin de la zaouia et du cheikh en milieu urbains, là où il est. Il lui est ordonné de rester et de continuer à servir. La mort dans l'âme le Cheikh sait la valeur de la discipline dans le combat mortel engagé contre la France, il reste à son poste et continuera son travail obscure mais indispensable sous le nom de Okba. Il accepte de travailler dans l'ombre pour que soit dans la lumière la Patrie. Il restera à Tigditt pour le meilleur et pour le pire.

 

Le groupe est embrigadé dans le Dahra, du côté de Ténès sous la direction du colonel Othmane Benhadjar. Par la suite Abdou continuera le combat dans l'Ouarsenis jusqu'à l'indépendance.

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HATTAB Tahar

Né le 6 janvier 1937 (comme Abdellaoui)

Ainé d'une famille qui habite Kariel

 

Va à la maternelle Ferdinand Buisson (actuelle Ibn Zekri, face hôpital)

Ecole primaire Condorcet (Benzidoun de l'avenue Raynal)

Certificat Etudes en français 1945

Fréquente aussi l'Ecole Libre de Matmar jusqu'à sa fermeture vers 1949camarades d'étude :Abdellaoui Abed, Benzaza M'hamed et Laredj Benùalti; Certificat Etudes en arabe

 

Intégre le groupe scout El Fallah 'école du nationalisme)

Sensibilité artistique

Joue au théâtre, "Tarek Banou Ziad" et "Brahime el Khaliul"

Apprenti coiffeur puis travaille à la parfumerie Crispo ensuite chez Hamou Soltane

Fait partie de la cellule dirigée par Benyahia Belkacem

En activités avec Abdellaoui, il est recherché

Recherché, il se cache chez sa sœur

Rejoint le maquis en étant dispensé du coup de main initial (parce que élément sur et recherché)

Il laisse sa femme et deux enfants et se jure de ne plus les revoir avant l'indépendance

 

Mort dans les rangs de l'ALN, quelque part dans le Dahra en 1957, tombe inconnue

 

 

Une grande nationaliste mostaganémoise :

KHALTI SABRIA

 

Née le 22 mai 1906 dans le douar des Belaada de Hachem Fouaga, Hachemi Sabria est une femme noiraude, toute souriante. Sous sa bonhomie, Sabria bent Charef , cache une volonté de fer et une intelligence pratique, Hachemia jusqu'au bout des ongles, douée d'une pugnacité et d'un courage remarquable. Sa mère Saadia mettra au monde trois garçons et trois filles :

Hachemi Sabria, Fatima, Belmehel, Mohamed, Abdelkader dit maroki, Badra

 

Cf journal : "Echo d'Alger" et "L'écho d'Oran" du samedi 28 mai 1960 font mention en première page d'un commando de 3 chefs et 2 terroristes dans la nuit du vendredi au samedi :

Le siège a commencé vers 16h le jeudi, sa maison isolée d'une centaine de mètres de chaque côté. Au beau milieu d'une pente nue, sa maison donnait le dos à la route qui longe le cimetière mozabite en haut, les dernières habitations de Arsa se trouvaient à sa droite, en face était le domaine de bent Benegri qui allait jusqu'à la rivière des castors et était limité par la route qui menait à Sayada. La seule protection était les cactus. La bataille dura jusqu'au lendemain après midi. On fit évacuer les femmes et les bébés de la maison. Mais Khalti Sabria préféra rester auprés des combattants. Elle soutint la résistance héroïque des combattants pour la liberté :

Mohamed Benheddi dit Houari, responsable civil et militaire du secteur urbain de Mostaganem, Abdelkader Tahra dit Mostéfa, responsables des liaisons et renseignements pour la ville de Mostaganem spécialement Tigditt, Halim responsable du quartier européen; Tous avaient décidé de mourir en chahid plutôt que de se rendre

Elle assista à l'agonie puis à la mort de ses deux fils :

Mère de Zouaoui, Mohamed (22/4/35 à Sayada, il avait 25 ans) et Abdelkader dit Kadda (31/1/44 à Sayada, il avait 16 ans) et chahids le 27 mai 1960, une rue derrière le lycée Zerrouki porte leur nom

 

DCD 16 septembre 1983 à Mostaganem, elle laisse Zouaoui et Badra.

grande maquisarde

 

 

SATAL DJILLALI

 

Chahid Satal Djillali est né le 1 mai 1915 à Mostaganem

Fils de Miloud et Boumziza Aicha d'une famille révolutionnaire de Tigditt

Militant très actif au sein du PPA avant la révolution de 1954 où il organisé un réseau de fidain à Mostaganem.

Emprisonné une première fois, il est libéré et reprend son activité et reconstitue son groupe

Il constitue une cellule à Rainsinville (Lotfi), puis à Tigditt, puis à Beymouth chacune sous la responsabilité d'un moudjahid Larbi Bencherif Mohamed, Tedlaouti Abdelkader, Saidani Abdelkader,

Chaque cellule se composait par quatre fidai

Mort en 1957 ?

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Mansour BENCHEHIDA

 



[1] Un autre des des Hachems Fouaga est le dramaturge Ould Abderrahmane Abdelkader dit Kaki

[2] Une selka c'est le fait d'écrier et de réciter, successivement et dans les deux sens, les 114 sourates du Coran. En général, plusieurs selkates sont nécessaires pour posséder par cœur le Texte Sacré.

[3] Voire "Moul Nakhla" in Dahra de mai 2003, p 8 et 9.

[4] Voir "Tigditt, un quartier mythique" in Dahra de jullet 2003, p 9 et 10.

[5] Le local est loué au rez-de-chaussée de l'immeuble Denis, actuel immeuble Merouani.

[6] Record absolu et de loin pour l'ouest algérien.

[7] Mohamed Belkebir est un militant du PPA, il deviendra en 1962 ambassadeur d'Algérie en Espagne.

[8] Ould Aissa, Lahouel, Mostéfa, Moulay Cherif, Bagharnout Abdelkader, Bezahaf Mohamed, Mezadja Mohamed, Slimane et Benaïssa Berber, Larbi Benyagoub, Laroui Abdelkader, Boumédiène Bensmaïne, Abdelwahab M'hamed, Cheikh Zerrouki Ben Eddine, Cheikh Belketroussi , Cheikh Ladjel Bekhaled, Cheikh El Mahfoudi, Cheikh Allel de Médéa, etc.

[9] Voire "L'imam de Souiqa" in Dahra de janvier 2003, p 7 et 8.

[10] Du fameux Groupe El Fallah de Souiqa, animateurs du PPA, il ont été une école de nationalistes et de fidaïs à Mostaganem. A Tigditt, l'action nationaliste et l'activité scoute se sont confondues alors dans l'idéal nationaliste.

[11] Cheikh Nacer, Lahouel Mohamed, Beriati Laredj, Makhlouf Belkacem et Ghali Boudraf